MENZRI F, RAMUS F, HULIN M / Une vingtaine d'études ont été publiées depuis 2013 sur le lien entre les concentrations en CO2 dans les salles de classe et les performances cognitives et scolaires des enfants, dont près de trois quarts d'articles individuels (n=16). Les résultats de ces études vont globalement en faveur d'un effet positif du renouvellement d'air sur l'apprentissage des enfants. Néanmoins, seul un faible nombre (n=4/16) a été jugé comme ayant une qualité globalement satisfaisante, et aucune d'entre elles n'a été jugée applicable au contexte français. Aujourd'hui, les données disponibles ne sont donc pas suffisantes pour disposer d'une relation concentration-risque permettant d'envisager l'application d'une démarche d'évaluation quantitative d'impact sur la santé (ÉQIS). Ces données constituent néanmoins un argument supplémentaire de l'importance de l'amélioration du renouvellement de l'air dans les établissements scolaires.

HULIN M, BIDONDO ML, DELEZIRE P, ET AL / Garantir une qualité de l'air favorable à la santé dans les établissements scolaires est un enjeu de santé publique mais encore insuffisamment pris en compte. La réalisation d'évaluation quantitative des impacts sur la santé (ÉQIS) de la pollution de l'air de ces environnements pourrait être un bon levier pour convaincre les acteurs de l'importance d'agir. Dans ce contexte, une étude de pertinence et de faisabilité a été menée et a permis de distinguer deux approches possibles pour déployer de premières ÉQIS sur le sujet : Une première approche ayant pour objectif d'évaluer l'impact d'une amélioration de la qualité de l'air des salles de classe des écoles élémentaires – en considérant les concentrations en formaldéhyde et la présence de moisissures – sur la prévalence de l'asthme de l'enfant de 6 à 11 ans ; une deuxième approche s'intéressant aux bénéfices d'une réduction de l'exposition aux polluants issus du trafic routier présent à proximité des établissements scolaires – en considérant le NO2 comme marqueur de cette pollution – sur l'asthme de l'enfant. L'application de la première approche à un niveau national est présentée dans le cadre de ce rapport. Cette première ÉQIS a permis d'estimer que plusieurs milliers de cas d'asthme chez les enfants de 6 à 11 ans seraient évitables chaque année par une réduction des expositions au formaldéhyde et aux moisissures dans les salles de classe. Un résultat significatif est notamment observé sur la base d'un scénario d'amélioration des concentrations en formaldéhyde liée à un meilleur renouvellement de l'air des salles de classe. À ce stade, de nombreuses limites persistent. Les bénéfices estimés doivent notamment être attribués davantage à une réduction de l'exposition à différents composés organiques volatils qu'au formaldéhyde seul. Néanmoins, ces résultats confirment l'intérêt de poursuivre les actions d'amélioration de la qualité de l'air des salles de classe et de maintenir les gestes d'aération/ventilation au-delà de la crise sanitaire. Ce travail permet par ailleurs d'identifier les données à acquérir pour renforcer la robustesse de ces premières estimations. Des déclinaisons d'ÉQIS au niveau local, sur la base des deux approches identifiées, feront l'objet d'un deuxième rapport afin de compléter ces premiers résultats.

HAUT CONSEIL POUR LE CLIMAT / Le Haut conseil pour le climat a réalisé, dans le cadre de ses missions et à partir des constats sur les émissions et l'empreinte alimentaire, une analyse des politiques alimentaires et agricoles à l’aune des enjeux climatiques. Il s’agit d'évaluer la mise en œuvre et l’e­fficacité de l'action publique pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, développer les puits de carbone, réduire l’empreinte carbone et développer l’adaptation au changement climatique du système alimentaire. Il s’agit également d’aborder les impacts socio-économiques, environnementaux et sur la santé de ces différentes politiques publiques. Les recommandations ciblant l’alimentation et l’agriculture formulées dans le rapport annuel 2023 du Haut conseil pour le climat dans le cadre de l’analyse de l’action climatique sont actualisées et complétées ici.

CEREMA / Troisième cause de mortalité en France, la pollution de l’air constitue un véritable enjeu de santé publique. Le secteur des transports y contribue fortement si bien qu’une action pour réduire la circulation routière est impérative. Après la parution de l’essentiel Pollution de l’air. Un fléau invisible mais réel, cette nouvelle publication est consacrée à la pollution en lien avec les mobilités. Un des outils possibles a été mis en place par la loi Climat et résilience et vise à instaurer des zones à faibles émissions (ZFE-M). Cet outil doit être inscrit dans une politique globale de mobilité.

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